A consommer sans modération.
C'est l'été, coquillages et crustacés.
Et que va faire une gamine de mon âge ? Sortir, bronzer (même si elle est rousse), lézarder, dessiner, danser toute la nuit, se faire accoster dans le bus, sourire, rire bêtement, raconter des histoires, faire des rencontres, partir au camping, revoir la famille, se souvenir, organiser des après-midi, faire du shopping, ne rien faire, ça aussi c'est chouette.
Mais en ce moment, je dirais que c'est plutôt dodo dodo et dodo : sur le lit, sur la banquette, sur le canapé, sur l'herbe grasse de la falaise, sur la pelouse, sur les galets Havrais, sur la serviette de plage, sur la table aussi. Rien de bien glorieux à raconter aux copines à la rentrée. Heureusement, les hommes ont inventés quelque chose qui me sauve souvent la mise. La lecture. S'étaler dans un transat avec un Ice Tea Pêche glacé et le siroter avec entrain devant un thriller haletant. Est ce que le paradis existe ?
Après avoir lu et relu les Musso et les Gavalda (je vois le visage enchanté de mes compatriotes féminines qui sourient en voyant mes goûts littéraires, tandis que j'entends les soupirs masculins peu discrets), je me suis décidée à lire un nouvel auteur, dont j'ai entendu beaucoup de bien. Katherine Pancol.
Les deux premiers tomes d'une trilogie en format poche.
Avec toute la logique que me permet mon cerveau, je me suis achetée le premier tome, celui à la couverture rose. Et les crocodiles, d'où le titre mystérieux. Ce roman se passe à Paris, nous informe l'auteur. Des crocodiles à Paris ? D'abord l'affaire étrange du titre, puis celle de la couverture. Comment résister ? Tout en caressant la couverture du bout des doigts j'adore faire ça avec mes nouveaux livres, je me suis demandée dans quoi j'allais m'entraîner. Est ce que Pancol était comme toutes ses écrivaines qui racontent des histoires de fille, qu'ont lit toutes à la plage ? J'en ai trop lu étant plus jeune, c'est pas vraiment ce qui m'intéresse aujourd'hui. Mais je me suis laissée porter. Et j'ai bien fait.
Dès les premiers mots, je me suis dit : Ça y est, je ne le lâche plus. Petit bouquin de 661 pages tout de même lu en deux jours. Enfin en une après-midi et une nuit pour être exacte. Je n'arrivais pas à décrocher. Tout bon écrivain qui se respecte doit savoir manier les mots, les utiliser à bon escient, jouer les nuances pour un résultat satisfaisant. Comme bon nombre d'écrivains talentueux, Pancol maîtrise l'art des subtilités en passant du burlesque au drame, des éclats de rire aux larmes, du vulgaire et du crû au raffiné et au soutenu. C'est à la fois doux et acide. On ne s'en lasse pas.
Les personnages de Pancol m'ont plu eux aussi : elle les rend vivants, incroyablement humains. Ils pourraient être nos amis, nos voisins, des inconnus dans la rue. Je les côtoyais de près, les voyais grandir et s'épanouir. On s'attache vite à Joséphine et sa passion pour le XIIème siècle, à sa meilleure amie généreuse, à sa fille Zoé, à Marcel et Josianne et on déteste Hortense, parce qu'elle est parfaite, Henriette et Chaval. On rit de leur naïveté, de leurs incroyables aventures, de leur timidité, de leur maladresse. On pleure de leurs tristesses, et de leur bonheur parfois. Pancol et son théâtre de vie.
L'avis d'une adolescente décérébrée ne compte pas dans l'univers de la littérature, et je sais que tous mes commentaires sont écrits à titre personnel, que certains pensent comme moi avec un sourire aux lèvres "elle a raison cette petite", que d'autres se moquent de moi et me trouvent ridicule ou que d'autres respèctent mes choix mais ne sont pas du même avis. Tous les goûts sont dans la nature, et c'est tant mieux.
Bonne Lecture los amigos !
Passez sur son site si le coeur vous en dit.
Joséphine aurait voulu suspendre le temps, s'emparer de ce moment de bonheur et le mettre en bouteille. Le bonheur, songea-t-elle, est fait de petites choses. On l'attend toujours avec une majuscule, mais il vient à nous sur ses jambes frêles et peut nous passer sous le nez sans qu'on le remarque. Ce soir là, elle le saisit et ne le lâcha pas.